Les femmes et l’espace publique en banlieue
EXPOSITION PHOTO ET CRÉATION SONORE DANS LA VILLE
Fleurs de Cité est un projet artistique qui interroge la place des femmes dans l’espace public. À travers des installations dans la ville d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), il met en lumière les inégalités de genre qui traversent notre quotidien.
Porté par Jessica Servières et le collectif Topoi, le projet s’est construit comme une exploration sensible de l’environnement urbain contemporain. Des ateliers publics et des rencontres avec les habitants, ont permis d’ouvrir un dialogue inspirant.

La démarche a donné naissance à une série de portraits-paysages et à une création sonore, exposés dans la ville et associés à des performances et des projections publiques, révélant la diversité des voix : celles des femmes souvent réduites au silence, des insoumises, mais aussi des hommes et de leurs contradictions.
En exposant ces œuvres dans l’espace public, Fleurs de Cité revendique le partage au plus grand nombre et propose de transformer les lieux du quotidien en terrains d’expression, de dialogue et de réinvention collective
Série de 12 photographies grands formats exposées dans la ville


« J’aimerai me balader sans être jugée, interpellée. J’aimerai qu’il existe des lieux de convivialité mixte. L’idée patriarcale persiste que le « dehors » est dangereux pour les femmes et qu’elles appartiennent à la sphère du « dedans ».


« J’adore aller au marché, je retrouve mes amis, on discute. Un endroit où je n’irai jamais c’est les cafés. Dés qu’une femme entre, on dirait que c’est un fantôme qui vient de passer la porte. «


« Chez moi au Mali, les enfants sont souvent dehors. Ils jouent dans la rue. Tout le monde fait attention à tout le monde. Ici, c’est pas pareil. Je travaille loin, je rentre tard. C’est dur avec les enfants. Dehors, ils ont de mauvaises fréquentations. Avec notre association, on veut se battre pour l’éducation de nos enfants »


« J’ai quitté l’Algérie à cause des menaces terroristes. À l’époque, j’étais actrice et chanteuse. On dérangeait. Et plus encore quand tu es une femme. J’ai tout perdu, j’ai perdu mon public ! »

« Je me souviendrai toujours de ce jour là, le 8 mars, sur la Place de la Mairie, c’est là que je l’ai dit officiellement. C’est là que je suis arrivée à dire à haute voix, mon véritable combat pour l’égalité homme femme«
PIÈCE SONORE


Une ancienne cabine téléphonique, transformée en borne sonore interactive est installée, place de la mairie. En passant sa tête, on peut y écouter une série d’extraits d’entretiens réalisés avec des habitantes d’Aubervilliers. Le ton et le phrasé des textes originaux a été conservé. Les textes sont lus par des comédiennes et des performeuses du collectif féministe Un Vent de Sorcières.
